Le Journal

París, Francia. 20/11/2004-2/

EntreVoyages galactiques de Natxo Zenborain à Paris
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Un artiste plein de tempérament investit la Maison Basque de Paris

 

Natxo Zenborain sautille comme un ressort. Les photos et les affiches de son exposition PsychoArt couvrent les murs de l’ancienne usine de matériel électrique qu’est Pariseko Eskual Etxea, la Maison Basque de Paris. Explosion de couleurs et d’images surréalistes : pour la première exposition qu’organise Eskual Etxea depuis l’inauguration, il y a un an, de ses nouveaux locaux à Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris événement qui fut accompagné d’une exposition de dessins et de peintures de Mattin PartharieuEskual Etxea a choisi ce jeune artiste de 44 ans natif de Pampelune, créateur d’images psychédéliques qui combinent la photographie, le dessin et la peinture avec les astuces de l’informatique.

La démarche, résolument contemporaine, nous amène loin des sentiers battus du folklore basque. "Ma dernière réalisation est un voyage à travers les galaxies," raconte Zenborain, montrant une série d’images aux couleurs vives de paysages lunaires. Dans l’une d’elles, une tente plantée au milieu d’une sierra cybernétique signale la présence du voyageur. Nomade d’esprit, malgré une assise plus ou moins permanente à Pampelune depuis son retour d’un séjour à Ibiza en 1985, l’artiste est en mouvement perpétuel. Petit , barbu, aux yeux vifs et avec un rire facile, il saute d’un sujet à l’autre. Une poignée de bananes, des poupées Barbie, une vache ou une belle voiture : tout lui vaut pour des jeux visuels dont le but satirique est de faire rêver mais aussi réfléchir.

"Dans mes images les gens voient ce qu’ils ont envie de voir" dit Zenborain, Navarrais de souche qui préfère l’orthographe basque de son nom (Cemborain dans sa version hispanisée) à cause de sa connotation "zen". Études de journalisme à l’Université de Navarre (fief de l’Opus Dei) à la fin des années 1970 ; découverte de la couleur et abandon de la plume en faveur du pinceau. Pionnier des performances en pleine rue dans sa ville, avec laquelle il est fâché depuis deux ans à cause d’une banale dispute au sujet d’une demande de redevance pour avoir occupé une place publique au cours d’une de ses prestations, Zenborain s’apprête à conquérir un public parisien, ou tout au moins banlieusard. Ambition démesurée ? "Napoléon aussi était petit," fait-il remarquer. Le 11 décembre, pour couronner son séjour, il fera une performance sur une place de Saint-Ouen. La pièce de résistance : une sculpture fabriquée avec une centaine de chaussures, la plupart de femmes à talon haut et toutes du pied droit.

 

 Expo PsychoArt

Maison Basque de Paris, 59 avenue Gabriel Peri 93400 Saint-Ouen (Métro Garibaldi) jusqu’au 12 décembre 2004 du mercredi au dimanche 15h à 19h Tél. 01 40 10 11 11.