EntreVoyages
galactiques de Natxo Zenborain à Paris
·Un
artiste plein de tempérament investit la Maison Basque de Paris
Natxo
Zenborain sautille comme un ressort. Les photos et les affiches
de son exposition PsychoArt couvrent les murs de l’ancienne
usine de matériel électrique qu’est Pariseko Eskual Etxea, la
Maison Basque de Paris. Explosion de couleurs et d’images
surréalistes : pour la première exposition qu’organise Eskual
Etxea depuis l’inauguration, il y a un an, de ses nouveaux
locaux à Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris événement
qui fut accompagné d’une exposition de dessins et de peintures
de Mattin PartharieuEskual Etxea a choisi ce jeune artiste de 44
ans natif de Pampelune, créateur d’images psychédéliques qui
combinent la photographie, le dessin et la peinture avec les
astuces de l’informatique.
La démarche,
résolument contemporaine, nous amène loin des sentiers battus
du folklore basque. "Ma dernière réalisation est un voyage
à travers les galaxies," raconte Zenborain, montrant une
série d’images aux couleurs vives de paysages lunaires. Dans
l’une d’elles, une tente plantée au milieu d’une sierra
cybernétique signale la présence du voyageur. Nomade d’esprit,
malgré une assise plus ou moins permanente à Pampelune depuis
son retour d’un séjour à Ibiza en 1985, l’artiste est en
mouvement perpétuel. Petit , barbu, aux yeux vifs et avec un
rire facile, il saute d’un sujet à l’autre. Une poignée de
bananes, des poupées Barbie, une vache ou une belle voiture :
tout lui vaut pour des jeux visuels dont le but satirique est de
faire rêver mais aussi réfléchir.
"Dans mes
images les gens voient ce qu’ils ont envie de voir" dit
Zenborain, Navarrais de souche qui préfère l’orthographe
basque de son nom (Cemborain dans sa version hispanisée) à
cause de sa connotation "zen". Études de journalisme
à l’Université de Navarre (fief de l’Opus Dei) à la fin
des années 1970 ; découverte de la couleur et abandon de la
plume en faveur du pinceau. Pionnier des performances en pleine
rue dans sa ville, avec laquelle il est fâché depuis deux ans
à cause d’une banale dispute au sujet d’une demande de
redevance pour avoir occupé une place publique au cours d’une
de ses prestations, Zenborain s’apprête à conquérir un
public parisien, ou tout au moins banlieusard. Ambition
démesurée ? "Napoléon aussi était petit," fait-il
remarquer. Le 11 décembre, pour couronner son séjour, il fera
une performance sur une place de Saint-Ouen. La pièce de
résistance : une sculpture fabriquée avec une centaine de
chaussures, la plupart de femmes à talon haut et toutes du pied
droit.
Expo PsychoArt
Maison Basque de
Paris, 59 avenue Gabriel Peri 93400 Saint-Ouen (Métro Garibaldi)
jusqu’au 12 décembre 2004 du mercredi au dimanche 15h à 19h
Tél. 01 40 10 11 11.
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